La néonatologie

Un enfant prématuré est immature. Tous les organes sont présents, mais leur fonction n'est pas encore adaptée à la vie extra-utérine, ce qui va nécessiter une prise en charge multiple et prolongée. In utero, les poumons ne doivent pas assurer les échanges gazeux, qui sont assurés au niveau du placenta. La maladie des membranes hyalines est caractéristique des enfants nés trop tôt. Elle est liée à un déficit de production du surfactant qui permet un bon fonctionnement des alvéoles pulmonaires. Les bébés prématurés sont en difficulté respiratoire et ont besoin d'un supplément d'oxygène. Une respiration artificielle invasive (dans la trachée) ou non invasive (dans le nez) est généralement nécessaire pendant plusieurs semaines. Le tube digestif n'est pas prêt non plus. Les enfants ont une perfusion dans laquelle des protéines, des lipides, des glucides sont injectés pour assurer leur croissance (alimentation parentérale). Ils reçoivent également en très petite quantité du lait, de préférence de la maman ou de dons, dans leur tube digestif, qui était précédemment rempli de liquide amniotique. La digestion est souvent difficile, avec des ballonnements, des résidus gastriques, des régurgitations, un inconfort... Il peut aussi y avoir des complications, dont l'entérocolite ulcéronécrosante est la plus redoutable. L'alimentation doit alors être interrompue, l'enfant est mis sous antibiotiques, avec parfois une nécessité de chirurgie. Le cerveau lui non plus n'est pas prêt. Des millions de connexions doivent encore être établies dans un environnement bien différent du ventre de la maman, notamment au niveau de la lumière, des sons, du toucher et de la douleur. Le bébé est très peu éveillé, il semble très souvent agité, les cycles de veille-sommeil ne sont pas les mêmes qu'à terme. Le prématuré ne sait pas bouger facilement. Alors qu'il était dans du liquide in utero, la pesanteur l'écrase ex utero et son positionnement va faire l'objet d'attentions particulières. Le bébé fait des apnées (pauses respiratoires), et des bradycardies (ralentissements cardiaques) qui nécessitent des stimulations et des médicaments. Les prématurés ne peuvent pas non plus contrôler leur température. Ils doivent être soit en peau à peau sur leurs parents qui font office de chaufferette, soit dans une couveuse. Dans les cas les plus graves, une hémorragie dans le cerveau ou une leucomalacie (trous) peuvent être détectées, avec des conséquences sur le futur de l'enfant. Le système immunitaire étant lui aussi déficitaire, les bébés sont très exposés aux infections. Tous les autres organes peuvent également être impactés par la prématurité. Les bébés ne peuvent pas grandir plus vite que in utero. Ils vont rester hospitalisés des semaines, voire des mois. Cela impacte la vie de la famille. Les soins de développement permettent l'intégration des parents et de la fratrie, avec une prise en charge plus globale qui améliore le devenir de l'enfant et de sa famille. Après la sortie, certains bébés gardent des séquelles: besoins en oxygène, fragilité aux infections, difficultés à boire, problèmes de croissance, retards de développement neurologiques. Cela implique encore de nombreux rendez-vous de suivi et de prise en charge, qui continuent à affecter la vie de famille. Outre l'aide médicale classique, toutes les mesures d'accompagnement centrées sur le bébé et sur la famille permettent d'atténuer les difficultés du parcours de la prématurité et d'améliorer à long terme la qualité de vie de l'enfant et de sa famille.